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sans d’ailleurs dépasser les bornes légitimes, ce qu’étaient ces colonies venues de la Grèce sur les côtes occidentales de l’Asie onze ou douze siècles avant l’ère chrétienne, et quels furent les principaux événements politiques qui agitèrent ces contrée durant deux siècles, de Xénophane à Mélissus, de Thalès à la guerre du Péloponnèse. Nous verrons nos philosophes prendre une large part à ces événements, et parfois même les diriger, bien que le plus souvent ils aient beaucoup à en souffrir.

Pour tout ce qui va suivre, je m’appuierai à peu près exclusivement sur Hérodote, sur Thucydide, sur Xénophon, et sur la chronologie des marbres de Paros ou d’Arundel[1].

Les colonies grecques des côtes de l’Asie-Mineure se partageaient en trois races distinctes, formant des confédérations séparées : les Éoliens au nord, les Ioniens au milieu, et les Doriens au sud, occupant les uns et les autres des espaces à peu près égaux. Les Éoliens, sortis les premiers de la métropole commune, étaient venus s’établir dans l’Asie un siècle environ après la prise de Troie, chassés du Péloponnèse par l’invasion

  1. Parmi les modernes, je m’appuierai surtout sur l'Histoire de la Grèce, par M. G. Grote, la plus complète et la meilleure que je connaisse.