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il faut expliquer ce que c’est que cette cause.

§ 7.[1] Mais déjà nous en avons parlé dans notre Traité du mouvement, quand nous y avons établi qu’il y a, d’une part, quelque chose d’immobile durant toute l’éternité, et d’autre part, quelque chose qui est mis au contraire dans un éternel mouvement. L’étude du principe immobile des choses relève d’une philosophie différente et plus haute ; mais quant au moteur qui meut tout le reste, parce qu’il est mis lui-même dans un mouvement continu, nous en parlerons plus tard, en expliquant quelle est la cause de chacun des phénomènes particuliers. Ici nous nous bornerons à traiter de cette cause qui se présente sous forme de matière, et qui fait que la production des choses et leur destruction ne font jamais défaut dans la nature. Mais cette discussion éclaircira peut-être, du même coup, le doute que nous venons d’élever tout à l’heure, et l’on verra comment il faut entendre aussi la destruction absolue et l’absolue production des choses.

    matière, sur laquelle agit le premier moteur. — Ce que c’est que cette cause, ici l’expression du texte laisse à désirer un peu plus de netteté ; car il s’agit de deux causes et non pas d’une seule, la cause efficiente et la cause matérielle.matière, sur laquelle agit le premier moteur. — Ce que c’est que cette cause, ici l’expression du texte laisse à désirer un peu plus de netteté ; car il s’agit de deux causes et non pas d’une seule, la cause efficiente et la cause matérielle.

  1. § 7. Dans notre Traité du mouvement, ce titre indique la Physique. — Quand nous y avons établi, voir la Physique, livre VIII, ch. 3, § 2, de ma traduction ; voir aussi le début de la Physique, et la Dissertation spéciale sur les titres divers de ce traité. — D’une philosophie différente et plus haute, c’est-à-dire, de la Métaphysique ; voir le livre XII de la traduction de M. V. Cousin. —Nous en parlerons plus tard, voir le second livre du présent traité, ch. 10. — Des phénomènes, ou des êtres. — La cause qui se présente sous forme de matière, c’est-à-dire, la cause matérielle. — Ne font jamais défaut, c’est la perpétuelle succession des êtres ; mais dans le système d’Aristote, le monde n’ayant pas commencé et ne devant pas avoir de fin, la succession des êtres doit continuer telle que nous la voyons. Cette question a été traitée aussi dans le Vlll. livre de la Physique, ch. 7, § 4, et en outre, livre III, ch. 5, § 4. — La destruction absolue, et