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sans être telle chose d’une manière absolue, ni même sans être absolument du tout ? Car si cet être n’est aucune chose en réalité, mais qu’il soit toutes choses en puissance, le non-être ainsi compris peut avoir une existence séparée ; et alors on en arrive à cette conséquence, qu’ont encore redoutée par dessus tout les premiers philosophes, de faire naître les choses du pur néant. Mais si l’on n’admet pas que ce soit un être véritable ou une substance, et que ce soit quelque autre des catégories indiquées, alors on suppose, ainsi que nous l’avons déjà dit, que les qualités et les affections peuvent être séparées des substances.

§ 6.[1] Tels sont les problèmes qu’il faut discuter ici, dans la mesure qui convient, de même qu’il nous faut rechercher quelle est la cause qui rend la production des êtres éternelle, soit la production absolue, soit la production partielle. Or, comme il n’y a, selon nous, qu’une seule et unique cause d’où part le principe du mouvement, et comme il n’y a également qu’une seule et unique matière,

    toute autre catégorie. — Avoir une existence séparée, ce qui est contradictoire. — Qu’ont encore redoutée par dessus tout les philosophes, qui n’ont jamais pu admettre sous aucune forme l’idée du néant, la création e nihilo. — Du pur néant, le texte dit précisément : « du néant préexistant. » — Un être véritable, on pourrait ajouter : « et distinct. » Si le possible n’est pas une substance, dira-t-on qu’il soit une autre des catégories ? — Indiquées, un peu plus haut. — Nous l’avons déjà dit, voir plus haut, § 2.

  1. § 6. Dans la mesure qui convient, au sujet spécial qui est traité dans le présent ouvrage. — La cause qui rend la production des êtres éternelle, ce ne serait pas moins que l’intervention de Dieu, considéré comme créateur et conservateur des choses, ainsi qu’il est indiqué un peu plus bas. — Soit la production absolue, c’est-à-dire, celle qui fait sortir les choses du néant. — Soit la production partielle, c’est-à-dire, celle des qualités successives des choses. — Une seule et unique cause, c’est le moteur immobile. — Une seule et unique