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CHAPITRE III

De la production absolue et de la destruction des choses ; difficulté de cette question ; de la production et de la destruction relatives. Méthode à suivre dans cette recherche ; citation du Traité du mouvement. De la perpétuité des êtres et de leur constante succession ; réciprocité de production et de destruction. Distinctions verbales importantes à faire ; citation de Parménide. Différence de la production absolue et relative ; différences de la destruction considérée sous ces deux rapports. Opinion vulgaire sur ce sujet ; on donne trop en général au témoignage des sens. Explications diverses ; manière de comprendre la perpétuité des phénomènes.


§ 1.[1] Ceci fixé, il faut rechercher d’abord s’il y a bien réellement quelque chose qui naisse et qui meure d’une manière absolue, ou s’il n’y a rien qui naisse et meure, à proprement parler. Dans ce cas, il faut rechercher si une chose quelconque ne vient pas toujours d’une autre chose d’où elle sort : comme, par exemple, du malade vient le bien portant, et du bien portant vient le malade, ou comme le petit vient du grand, et le grand vient du petit, toutes les autres choses sans exception se produisant de

  1. Ch. III, § I. D’une manière absolue, c’est-à-dire, sans qu’il y ait rien qui le précède et d’où il puisse sortir. — A proprement parler, c’est-à-dire, dans le sens absolu du mot. — Dans ce cas, c’est-à-dire, en supposant qu’il n’y a pas de production absolue, et que ce soit toujours d’un être antérieur que sorte l’être qui se produit. J’ai dû couper la phrase, qui est un peu trop longue dans le texte. — Du malade vient le bien portant, c’est-à-dire que l’être qui est malade redevient bien portant ; ou réciproquement, l’être qui est bien portant redevient malade. L’être alors ne se produit pas, à proprement dire ; il change seulement d’état