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Je m’arrête pour ne pas pousser plus loin ces nomenclatures un peu trop arides. Mais il faut rappeler encore que cette fécondité prodigieuse ne cesse pas avec les temps dont nous nous occupons. Théophraste est d’Érèse ; Épicure est élevé à Samos et à Colophon ; Zénon, l’honneur du Portique, naît à Cittium en Chypre ; Éphore est de Cymé : Théopompe est de Chios ; Parrhasius et Appelle sont d’Éphèse et de Colophon ; Strabon est d’Amasée sur le Pont, colonie d’une des villes grecques de la côte occidentale de l’Asie-Mineure, etc., etc.

J’avoue que, devant de pareilles splendeurs, que n’effacent en rien celles qui ont éclaté plus tard, je reste comme ébloui et je me demande si l’on a su rendre en général un juste hommage à tant de génie, à tant de perfection et à tant d’originalité. Je ne le crois pas ; et ce serait là, selon moi, un motif de retracer, en partie du moins, l’histoire de ces colonies grecques de l’Asie-Mineure, auxquelles nous devons tant. Mais si j’aborde ce travail, et si j’essaie ici une rapide esquisse, ce n’est pas tout à fait pour réparer une injustice séculaire ; mon objet est moins vaste ; c’est uniquement en vue de mieux comprendre ce mouvement extraordinaire et unique dans les fastes de l’esprit humain, et le mérite de ces promoteurs de la philosophie, et de ces pères de la science.

J’exposerai donc,