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car en accumulant des surfaces qui ont de la largeur les unes avec les autres, on arrive uniquement à produire des solides ; mais l’on ne saurait jamais réussir à en tirer aucune qualité corporelle.

§ 8.[1] La cause qui a fait que ces philosophes ont aperçu moins bien que d’autres les phénomènes sur lesquels tout le monde est d’accord, c’est le défaut d’observation. Au contraire, ceux qui ont donné davantage à l’examen de la nature sont mieux en état de découvrir ces principes, qui peuvent s’étendre ensuite à un si grand nombre de faits. Mais ceux qui, se perdant dans des théories compliquées, n’observent pas les faits réels, n’ont les yeux fixés que sur un petit nombre de phénomènes ; et ils se prononcent plus aisément.

§ 9.[2] C’est encore ici qu’on-peut bien voir toute la différence qui sépare l’étude véritable de la nature et une étude purement logique ; car pour démontrer, par exemple, qu’il y a des atomes ou grandeurs indivisibles, ces philosophes prétendent que, s’il n’y en avait pas, le triangle même, le triangle

  1. § 8. Sur lesquels tout le monde est d’accord, l’expression du texte est un peu vague ; et je ne suis pas sûr d’avoir bien saisi le sens. — C’est le défaut d’observation, Aristote recommande ici l’observation des faits, comme il l’a toujours recommandée ; mais nulle part, il n’a été aussi net et aussi décisif ; voir la préface à ma traduction de la Météorologie, pages et suivantes. — Qui peuvent s’étendre ensuite, ou suivant une variante indiquée par Philopon : « dans lesquels on peut ensuite comprendre un si grand nombre de faits. » La différence est insignifiante. — Se perdant dans des théories compliquées, le texte peut vouloir dire encore : « Mais ceux qui, loi n des idées vulgaires, etc. » - Plus aisément, et plus légèrement.
  2. § 9. L’étude véritable, j’ai ajouté ce dernier mot. — Ces philosophes, Platon et son école. — S’il n’y en avait pas, j’ai ajouté ces mots, qui semblent indispensables. — Le triangle même, le triangle idéal, ces derniers mots ne sont que la paraphrase des précédents. Le triangle