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7.[1] C’est là, comme on le voit, un langage qui convient parfaitement à l’hypothèse de ces philosophes ; et c’est bien aussi la manière dont ils s’expriment. Ainsi, ces philosophes eux-mêmes sont forcés de reconnaître que l’altération est quelque chose de différent de la production ; et cependant il est impossible qu’il y ait altération réelle, d’après les principes qu’ils énoncent. Du reste, il est assez facile de se convaincre de l’exactitude de l’opinion que nous émettons ici. En effet, de même que la substance restant en repos, nous voyons qu’elle éprouve en elle-même un changement de grandeur que l’on appelle accroissement et diminution, de même aussi nous pouvons y observer l’altération.

§ 8.[2] Mais d’autre part, il n’est pas moins impossible d’expliquer l’altération d’après ce que disent ceux qui admettent plus d’un principe ; car les affections qui nous font dire qu’il y a altération sont des différences des éléments, je veux dire, le chaud et le

  1. § 7. A l’hypothèse de ces philosophes, qui admettent la pluralité des éléments. — C’est bien aussi la manière dont ils s’expriment ou bien encore : « l’hypothèse que nous leur prêtent est bien celle qu’ils admettent. » - Sont forcés de reconnaître, il ne semble pas qu’Empédocle l’ait précisément nié ; et ceci s’adresserait plutôt à Démocrite et aux partisans de l’unité. — Qu’il y ait altération réelle, le texte est un peu moins précis. — Nous voyons qu’elle éprouve, c’est à l’observation des faits, qu’en appelle Aristote ; et pour lui, l’altération n’est pas un phénomène moins évident que l’accroissement ou la diminution, que nos sens perçoivent si aisément. La pensée de tout ce § reste embarrassée et obscure ; je n’ai pu l’éclaircir comme je l’aurais voulu, malgré les explications de Philopon, et celles d’Alexandre d’Aphrodisée, qu’il rapporte à côté des siennes. — Observer l’altération, ou un changement de qualité.
  2. § 8. Ceux qui admettent plus d’un principe, il semblerait d’après ceci que, dans le § précédent, il s’agit des philosophes qui admettent l’unité de substance ; mais le texte se se prête pas bien à cette interprétation. — Les affections, ou « modifications. » - Des différences des éléments,