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étant laissée de côté, comme fabuleuse ou tout au moins comme trop peu connue.

Ce contact a eu lieu sur un espace de terre où les colonies Grecques avaient à peine la place de se mouvoir ; c’est à une époque relativement barbare, mais pleine d’une fécondité qui depuis lors ne s’est jamais renouvelée. L’Asie-Mineure est l’antécédent d’Athènes, qu’elle a même dépassée à quelques égards, témoin Homère. Mais l’Asie, qui avait conçu ce germe admirable sous l’influence de peuples qui lui étaient étrangers, n’a pas pu le développer ; pour qu’il parvint à toute sa puissance et à toute sa perfection, il fallut qu’il retournât à l’antique contrée d’où il était sorti cinq ou six siècles antérieurement.

J’ai cherché, en outre, à montrer que, dans cette production virile, le génie Hellénique, à qui le monde la doit, ne devait rien qu’à lui-même. Les peuples voisins ne lui ont donné que de très vagues inspirations, si toutefois il en a reçu quelque chose. Les Égyptiens, les Chaldéens, les Hindous tiennent une grande place dans le passé de l’humanité ; mais en philosophie et d’une manière plus générale, en fait de science, ils ne sont rien à côté de la Grèce, et certainement ils ne l’ont pas instruite. La philologie comparée a constaté, de nos jours, que la langue de l’Iliade et celle du Véda étaient au fond une seule et même langue, et que le Grec et le Sanskrit sont deux