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des semences partout ailleurs stériles, qu’elle seule a su féconder.

Je ne m’étendrai pas sur les systèmes de Thalès, de Pythagore et de Xénophane. Je les suppose connus, dans la mesure où ils peuvent l’être, d’après les rares fragments qui ont surnagé. Je me borne à quelques remarques très générales. Il est évident que, de ces trois systèmes, le plus complet et le plus grand de beaucoup, c’est celui de Pythagore. Nous ne pouvons l’entrevoir que par les analyses qui en ont été faites, sept ou huit siècles plus tard, par des esprits peu distingués ; mais elles suffisent pour nous montrer que les études embrassées par le sage de Samos étaient infiniment plus vastes, et en même temps plus exactes que toutes celles de ses contemporains. La philosophie y est déjà presque tout entière avec les parties essentielles qui la composent ; et de plus, la culture des sciences, spécialement des mathématiques, est poussée très avant. Par malheur, le personnage de Pythagore, ainsi que sa doctrine, reste entouré d’une obscurité que rien ne peut dissiper. Ces ténèbres sont venues, sans doute, en grande partie, du silence qu’il a gardé lui-même, et qu’il a imposé à ses disciples, restés fidèles à cette prescription rigoureuse pendant plusieurs générations. Philolaüs, un peu antérieur à Platon, fut le premier qui