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enfin trouvé son siège si longtemps désiré, après, que ce peuple eut reçu des barbares quelques germes de la connaissance des choses divines et humaines. »

Puis, après avoir étudié les vieilles théogonies allégoriques et la philosophie politique des Sages, le grave historien de la philosophie ajoute, en parlant de l’école d’Ionie :


« Jusqu’ici, nous n’avons considéré la philosophie des Grecs que dans les bégaiements de son berceau et de son enfance ; mais nous voilà parvenus maintenant à cette époque où l’esprit humain commence à faire de la philosophie véritable, et à se montrer, par ses méditations régulières, sérieusement curieux de pénétrer la vérité des choses. C’est au génie des Grecs qu’il faut rapporter cette gloire, ainsi que je l’ai démontré, au seuil même de cette histoire, en recherchant les origines réelles de la philosophie[1]. »


Pour ma part, je ne fais que répéter Brucker, et je m’estime heureux de m’appuyer sur cette respectable et solide autorité, qui a devancé de cent ans les lumières plus précises de notre âge. Ma conclusion est comme la sienne : Oui, la Grèce est absolument originale ; elle a donné tout au monde, et le monde ne lui a rien donné, si ce n’est peut-être

  1. Brucher, Histoire de la Phil. Tome 1, p. 364 et 457.