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voulues, il en est fait à l’instant des copies sans nombre pour tous ceux qu’ils peuvent intéresser ; les ordres partent pour tous les fonctionnaires chargés de l’exécution à tous les degrés, et l’on correspond administrativement par des procédés prompts et sûrs, qui semblent bien valoir au moins les nôtres. Jusqu’aux limites les plus reculées de la République, le Sénat fait parvenir ses décrets ; et en même temps, il en fait des copies authentiques, qui restent dans ses archives. Sans les désordres de tout genre qui ont bouleversé la ville éternelle et l’Empire romain, tumultes civils, pillages, incendies, guerres étrangères, assauts, invasions, etc., il est bien à croire que nous aurions encore aujourd’hui tous ces documents, précieux pour l’histoire encore plus que pour notre curiosité archéologique. La matière sur laquelle tout cela était tracé peut se conserver presque sans altération, durant des trentaines de siècles ; les papyrus de nos musées l’attestent. Si donc nous avons tant perdu de cette vénérable et féconde antiquité, c’est uniquement la faute des hommes ; ce n’est pas celle du temps.

Comme suite et complément des lettres-missives, l’usage des livres est aussi répandu et aussi vulgaire dans le siècle de Cicéron qu’il peut l’être de nos jours. Il n’y a pas de citoyen un peu riche et un peu instruit qui n’ait sa bibliothèque, à l’exemple