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où étaient enregistrées les annales régulières du pays, et la succession non interrompue, depuis les origines, de 470 Pharaons et de cinq reines. Diodore, qui semble avoir vu ces livres, ne veut pas répéter, pour chaque règne, tout ce qu’ils contiennent ; mais il en donne. un extrait, et c’est d’après ces documents qu’il travaille. Si donc la bibliothèque sacrée n’existait plus cinquante ans avant notre ère, elle était tout au moins mentionnée dans ces annales officielles, d’ailleurs plus ou moins exactes, qu’on pouvait encore consulter[1].

D’après nos égyptologues les plus instruits, Ousimandouei, que les Grecs appelaient Osymandias, est un Pharaon de la XVIe dynastie ; cette dynastie répond à peu près à l’époque d’Inachus ; c’est environ deux mille ans avant notre ère. Les Hyksos, ou pasteurs, forment la XVIIe dynastie.

De tels récits pourraient nous paraître fabuleux, et on pourrait ne pas croire à des livres d’une si prodigieuse ancienneté, si nous n’avions actuellement, dans nos musées, les preuves les plus irrécusables de la vérité de ces assertions. A Paris, à Turin, à

  1. Diodore parle au moins deux fois de son voyage en Égypte ; Bibliothèque historique, livre I, ch. 44, § 1, et ch. 46. § 7. Pour la bibliothèque d’Osymandias, voir même livre, ch. 49. § 3. Les prêtres de Saïs, parlant à Solon, lut citent leurs livres sacrés, où se gardent la annales du pays remontant à 8,000 ans ; Timée, trad. de M. V. Cousin, page 109.