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des conséquences encore plus absurdes que le système opposé. Puis Zénon ajoute :


« Entraîné par l’esprit de dispute, j’avais composé cet ouvrage dans ma jeunesse ; et on me le déroba avant que je me fusse demandé s’il fallait ou non le mettre au jour. Ainsi, Socrate, tu te trompais en croyant cet écrit inspiré par l’ambition d’un homme mûr, au lieu de l’attribuer au goût batailleur d’un jeune homme.  »


L’entretien se poursuit sur l’unité et la pluralité, avec les péripéties et les détours que l’on connaît, et que je ne suivrai pas. Mais ces détails nous prouvent que Zénon et Parménide, venus d’Élée, à l’Occident de la Grande-Grèce, ont dans leur pays des livres comme on en a dans Athènes, et que les interlocuteurs se servent de ces livres tout aussi commodément que nous le faisons des nôtres. On lit ces livres ; on les relit ; on en reprend quelques phrases, qu’on se fait répéter pour plus de certitude. Nous ne feuilletons pas autrement nos in-8° et nos in-12, qui ne sont pas plus maniables.

Dans le gracieux préambule du Phèdre, Socrate rencontre le jeune homme, qui va se promener dans la campagne, après être resté assis toute la matinée. A quoi donc Phèdre a-t-il consacré son temps ? Il a écouté avec enthousiasme un morceau admirable