ne l’avait été jusque-là ; et, si ma traduction A, sous le rapport de l’exactitude, quelque avantage sur celles qui l’ont précédée, ce serait surtout à cette heureuse circonstance que j’en serais redevable.
Les traductions françaises qui ont précédé la mienne sont : 1° celle de Louis Leroi (1), professeur au collége de France, sous les règnes de Charles IX et de Henri III, auxquels il dédia plusieurs de ses ouvrages. Il était profondément versé dans la connaissance de la langue grecque : mais malheureusement notre langue était alors très-imparfaite, et le style de cet écrivain est fort inférieur à celui d’Amiot, son contemporain. Il modèle quelquefois sa phrase si scrupuleusement sur le grec, qu’elle en devient presque inintelligible, et qu’on est forcé dé recourir au texte, même d’Aristote, pour bien entendre son interprète. Au reste, il a joint à sa traduction des notes fort instructives, qui annoncent une érudition étendue et variée, une connaissance peu commune de l’histoire ancienne et moderne, particulièrement de celle des états de l’Italie, en même temps que les réflexions propres à l’auteur montrent en lui un honnête homme, une aine élevée et généreuse.
2°. Je ne connais, après cette traduction de Leroi, que celle de feu Mr Champagne, (de l’Académie des
(1) Les Politiques d’Aristote, esquelles est monstrée la science de gouverner le genre humain en toutes espèces d’estats publics, traduites du grec en françois, etc. ; par Loys le Roy, dict Regius, un vol. in-4o. Paris, Michel de Vascosan. M. D. LXVIII. AVERTISSEMENT. lxxvij