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que ce soit, la disposition ou l’administration de la fortune publique.

C’est sur ces principes et à l’aide des institutions dont ils peuvent suggérer l’idée, que les philosophes dont j’expose ici la doctrine concevaient, qu’on pouvait assurer la liberté d’un peuple ; et que l’égalité politique, telle qu’elle a été définie précédemment, devait l’affermir et en garantir la durée. Mais ils ne se dissimulaient pas que rétablissement d’un ordre de choses analogue à celui qu’ils imaginaient, supposait dans la masse des citoyens une instruction à peu près égale sur tous les objets relatifs à l’intérêt général, des habitudes bien établies de modération et de soumission aux lois, des sentiments énergiques d’amour et de dévouement pour la patrie ; conditions qui, comme on l’a déjà fait remarquer, leur semblaient ne pouvoir être que le résultat d’un bon système d’éducation publique.

Ils pensaient donc qu’il y a un fonds d’idées et de sentiments, qui peut facilement devenir commun à presque fous les membres d’une même société, quelle que soit la diversité des talents naturels et des circonstances de fortune, de naissance ou de situation particulières à chaque individu ; que plus on s’attacherait à leur donner, dès l’enfance, la connaissance des vérités sur lesquelles se fonde le véritable ordre des sociétés politiques, et à les