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de connaissances générales sur cette matière, on n’y trouvait que la doctrine même des deux philosophes dont nous venons de parler (1).

Peut-être donc, avant de conclure ces réflexions, ne sera-t-il pas inutile de résumer en peu de mots les maximes ou les règles qu’ils semblent avoir envisagées comme essentielles à l’existence d’un gouvernement propre à assurer le bonheur des hommes qui vivent sous ses lois. L’ensemble de ces maximes, qui n’est pas sans doute un système de politique qu’on puisse proposer de mettre à exécution, mais qui n’est que l’énonciation des principales conditions propices à satisfaire à ce qu’exige, en ce genre, une raison exercée, exempte de passions et de préjugés, pourrait être comparé à ces lignes dont un géomètre fait voir que certaines courbes tendent incessamment à s’approcher, en même temps qu’il démontre que jamais elles ne peuvent les toucher. Un tel ensemble de propositions sera, si l’on veut, la limite idéale et purenient rationnelle vers laquelle on conçoit que l’organisation sociale la plus parfaite peut tendre indéfiniment, quoiqu’il soit certain qu’elle ne peut jamais y atteindre.

(1) Voyez à ce sujet l’excellent discours préliminaire, et les dissertations pleines de goût et d’érudition que Mr Villemain a ajoutées à sa traduction des précieux fragments qui nous restent du traité de Cicéron. PRÉLIMINAIRE. lj