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DISCOURS

dans toutes les déterminations du désir et de la volonté.

Ainsi encore, ces deux philosophes s’accordent assez sur les grands principes de l’ordre social, sur les vérités fondamentales dont la connaissance et l’observation pratique sont nécessaires au bonheur des sociétés. Mais Aristote ne fut pas peut-être assez frappé du mérite qu’il y avait à avoir le premier présenté ces vérités avec autant de clarté et d’intérêt, à avoir montré avec autant d’évidence leur influence sur la destinée des états. Enfin, il ne vit peut-être pas assez que ces principes, qui lui servaient, en quelque sorte, de point de départ, et qui le guidaient avec plus de sûreté dans ses recherches, c’était Platon surtout qui les lui avait fournis ; et que lui-même n’avait agrandi et perfectionné la science sociale, que parce qu’il l’avait prise au point où ce grand homme l’avait laissée. Car on ne saurait nier que la Politique d’Aristote ne soit incomparablement plus riche que les traités de Platon, en résultats positifs, en applications pratiques, et que la supériorité de la méthode du philosophe de Stagire, ou plutôt le champ d’observations plus vaste et plus fécond qu’il s’était ouvert, ne dût lui donner les moyens d’étendre et de perfectionner beaucoup les vues de l’écrivain qui l’avait précédé.

Il serait superflu d’exposer ici avec quelque dé PRÉ