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qui étaient probablement un recueil ou un choix de ce qu’il connaissait de plus curieux ou de plus sensé dans la législation des divers états dont il avait étudié l’histoire et l’organisation….. Il paraît que c’est d’après ces matériaux qu’il composa le traité de politique qui nous reste de lui, mais que le temps a mutilé dans quelques parties importantes. Il appliqua à ce nouvel ordre, de questions la méthode qu’il avait employée avec succès dans d’autres objets de recherches, et qui n’est, quoi qu’on en puisse dire, que ce qu’on a appelé, depuis Bacon, la méthode d’induction ; s’il est vrai qu’il faille entendre, par cette expression, le procédé qui consiste à conclure de l’examen d’un nombre suffisant de phénomènes ou de faits d’un certain ordre, la loi générale qui préside à leur production, ou le fait dont chacun d’eux porte en quelque sorte l’empreinte.

C’est probablement aussi la conscience de la supériorité que lui donnait sur Platon l’emploi d’une méthode beaucoup plus sévère, qui, en le mettant à même de reconnaître les défauts de l’ouvrage de celui-ci, le porta à se les exagérer, ou du moins à se faire illusion sur ce qu’il contenait de vraiment important, plutôt qu’un sentiment d’envie ou de jalousie qu’on a toujours peine à supposer, dans un homme tel qu’Aristote.

En effet, les sciences morales et politiques ne sont xlij