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DISCOURS

lois fondamentales, ou, comme on dirait aujourd’hui, les lois constitutionnelles de sa république, soient l’objet constant de l’examen des citoyens ; que l’on communique aux conservateurs des lois les changements que l’on jugera convenable d’y faire. Toutefois, il exige que la réforme en soit suspendue pendant plusieurs années, et qu’alors elle ne s’opère qu’avec le consentement de tous les corps de magistrature et de tous les citoyens (1).

Telles sont à peu près les vues les plus importantes que présentent les deux traités de Platon sur cette matière : elles y sont, à la vérité, mêlées à des plans de constitution ou de gouvernement tout-à-fait impraticables ; et, ce qui est plus fâcheux encore, l’auteur y propose des moyens d’exécution, dont l’effet semblerait devoir être en opposition directe avec les idées de perfection morale qui occupaient si constamment" et si exclusivement sa pensée. Certes, le pouvoir presque absolu qu’il accorde, dans sa république, aux deux classes des magistrats et des guerriers sur la troisième classe, c’est-à-dire, sur celle des cultivateurs et des hommes qui exercent les divers genres d’industrie, ne peut manquer de corrompre très-rapidement ces deux classes supérieures, et de bouleverser l’état en réduisant la troisième à un degré de misère

(1) Plat. de. Legib. 1. 6, p. 772. PRÉLIMINAIRE. XXXIX

et d’abjection