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DISCOURS

exactes de la morale sont le fondement indispensable d’une saine politique. Platon subordonne tout, même les institutions religieuses, au sentiment de la vertu et au perfectionnement de la raison, qui est le principe fondamental de ses doctrines dans la politique comme dans la morale. Il veut que l’éducation religieuse des citoyens de sa république, éducation qui lui paraît une des conditions les plus importantes pour le succès de toutes les autres institutions, il veut, dis-je, qu’elle soit dégagée de toutes les fables puériles ou grossières dont le paganisme était infecté ; qu’on en supprime soigneusement tout ce qui tend à donner des dieux les idées les plus fausses et les plus absurdes ; à nous les représenter comme accessibles à la joie, à la peine, à la colère, en un mot, à tous les sentiments, à toutes les passions qui agitent et tourmentent incessamment la vie de l’homme. C’est pour cela qu’il bannit les poètes de sa république, ou du moins qu’il n’y admet que ceux qui sauront représenter les dieux et les héros d’une manière véritablement digne de ces êtres supérieurs à l’humanité, et conforme aux idées que peut nous en donner la saine raison.

Au reste, les fonctions du magistrat, chargé de présider à l’éducation dé la jeunesse et de surveiller cette partie de l’ordre public, (toujours en se conformant aux lois, ) paraissent à notre philosophe PRÉLIMINAIRE.