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DISCOURS

dées, ou l’enonciation des procédés et des moyens propres à produire un résultat déterminé : ainsi on pourra appeler loi politique, l’enonciation des moyens ou des conditions nécessaires pour atteindre à une fin déterminée ; et cette fin ne saurait être autre chose que l’intérêt général de tous les citoyens ; Tout réglement, toute injonction du pouvoir qui n’a pas ce caractère, usurpe le nom de loi, mais ne le mérite en aucune manière.

J’ai remarqué, dit encore ce philosophe, que toutes les fois qu’il s’élève une lutte entre les citoyens, au sujet des magistratures, le parti vainqueur s’empare si exclusivement du pouvoir, qu’il ne consent jamais à en laisser la moindre partie aux vaincus, ni même à leurs descendants ; or, ce n’est pas là établir un bon gouvernement, ni de bonnes lois, c’est constituer un état de discorde et de. guerre perpétuelle (1). Quant à nous,

(1) Plat. de Legib. 1. 4,. p. 715. Rien de plus sage et de plus admirable que ce que dit encore Platon sur le même sujet, dans sa huitième lettre (adressée aux amis de Dion), « À peine « la tyrannie a-t-elle été abolie (dit-il) qu’il s’élève une lutte « nouvelle entre les partis : l’un veut ressaisir le pouvoir, l’autre aspire à mettre enfin un terme au retour du despotisme La plupart s’imaginent que ce qu’il y a de plus convenable et « de plus légitime, c’est de faire à ses ennemis tout le mal qu’on « peut, et à ses amis tout le bien possible. Mais quand on fait « beaucoup de mal aux autres, il est bien difficile que l’on n’en « éprouve pas à son tour….. Que ceux donc qui désirent le « pouvoir et la domination fuient d’une fuite infinie ce bonneur PRÉ