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Lois, et par les critiques fréquentes qu’il en fait, on en prendrait assurément une idée très inexacte et très fausse. Bien qu’il soit difficile de prononcer avec certitude, à une si grande distance de temps, sur les motifs qui ont pu décider le philosophe de Stagire à parler comme il le fait, de son maître et de celui qu’il appelait son ami ; on ne peut néanmoins s’empêcher de soupçonner d’une injuste partialité, et peut-être même d’un sentiment secret de jalousie, l’écrivain qui hasarde des censures quelquefois très — peu fondées, et souvent minutieuses, des opinions d’un si grand homme : tandis qu’il passe sous silence beaucoup d’endroits, où. les pensées les plus justes et les vérités les plus importantes sont exprimées avec autant d’intérêt que d’éloquence. Presque tous les principes fondamentaux de l’ordre social ont été posés par Platon, dans les deux ouvrages que nous venons de nommer, et dans d’autres endroits de ses écrits ; en sorte que ce philosophe peut être regardé, avec raison, comme le premier écrivain qui ait fait de la politique une véritable science, ou qui en ait considéré l’objet sous les points de vue les plus généraux et les plus étendus.

Platon nous apprend lui-même qu’il avait eu dès sa jeunesse le désir de se consacrer aux emplois publics ; sa naissance, ses talents, la tendance gé PRÉLIMINAIRE. xvij