Page:Aristote - Politique, Thurot, 1824.djvu/14

Cette page n’a pas encore été corrigée

DISCOURS

au milieu de la diversité des points de vue, tous justes et importants, sous lesquels ils l’envisageaient, annonce des hommes qui ne l’avaient pas étudié sans succès.

Il est même probable que c’est à ces idées saines sur la société et sur le gouvernement, à ces communications établies entre les hommes les plus éminents par leurs talents, à l’influence, plus ou moins directe, que chacun d’eux exerçait sur ses concitoyens, et aux institutions qui en furent, le résultat, que les Grecs durent, en grande partie, la force et les moyens de sortir avec gloire de la crise terrible où ils se virent engagés bientôt après par l’invasion des Perses. On ne saurait douter que l’énergie qu’ils déployèrent dans la défense de leur liberté et la suite de victoires signalées qui affermit leur indépendance, ne fût l’effet d’un ardent amour de la patrie et d’un profond sentiment de leurs droits comme citoyens d’un état libre. En un mot, on ne peut méconnaître dans l’histoire de la Grèce, pendant cette glorieuse période, les effets de cette union intime de la politique et de la morale, dont on aperçoit des traces évidentes dans les institutions des plus anciens législateurs, et qui s’était renforcée et agrandie à l’époque dont nous venons de parler.

Mais la prospérité qui devait suivre nécessairement le développement extraordinaire de forces PRÉLIMINAIRE. xiij