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tés par des hommes qui, étant incapables d’exercer aucun art, ne sont utiles que par les services qu’on tire de leurs forces corporelles. Enfin, il est une troisième espèce d’industrie, intermédiaire entre celleci [l’industrie commerçante] et la première [l’industrie agricole] ; car elle tient quelque chose de l’une et de l’autre, puisqu’elle comprend tous les produits qui naissent de la terre, et toutes les choses qu’on tire de son sein, qui, sans produire proprement des fruits, ont néanmoins leur utilité, comme les bois de construction, et en général tout ce qui se tire des mines. Il y en a même déjà plusieurs genres ; car il y a bien des espèces de produits que la métallurgie tire de la terre.

3. Voilà pour le moment ce qu’il y avait à dire, en général, sur chacun de ces objets : quant aux détails plus exacts et plus particuliers, ils sont utiles sans doute pour l’exécution des travaux, mais il serait ennuyeux et fatigant de s’y arrêter. Au reste, parmi les espèces diverses d’occupations ou de professions, celles où il y a le moins de hasard sont aussi celles qui exigent le plus d’art et de talent ; les plus mécaniques, celles qui déforment le plus le corps de l’artisan ou de l’ouvrier ; les plus serviles, celles qui exigent exclusivement l’emploi des forces corporelles ; enfin les plus viles, celles à l’exercice desquelles la vertu ou force morale est le moins nécessaire.

4. D’ailleurs, comme plusieurs auteurs ont écrit sur ces matières, par exemple Charès de Paros et