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videmment encore de ce que ce même écrivain nous apprend sur la nature des questions qui occupaient alors ceux qu’on appela sages par excellence, et sur la manière dont chacun d’eux croyait devoir les résoudre.

L’une de ces questions, essentiellement relative au sujet qui nous occupe, consistait à déterminer quelles sont les conditions nécessaires au plus grand bonheur d’une cité ou république. Les réponses qu’y firent ceux à qui elle fut proposée, méritent d’autant plus d’être rapportées, qu’elles sont chacune l’expression d’une vérité importante, et qu’elles annoncent cet art de généraliser les idées, qui est le caractère propre de la science. Ainsi donc (nous dit Plutarque (1)) suivant Solon : La cité la plus heureuse est celle où les hommes qui sont ou qui se croient à l’abri de l’injustice, n’en sont pas moins indignés, ne sont pas moins disposés à s’y opposer, que celui qui en éprouve immédiatement les inconvénients.

C’est, disait Bias, l’état dans lequel tous les citoyens craignent les lois autant qu’ils pourraient craindre un tyran.

Thalès soutenait que la république la mieux affermie était celle où il n’y avait point de citoyens excessivement riches, ni excessivement pauvres.

(1) Conviv. septem Sapient. to. 6, p. 586, ed. Reist. PRÉ