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les écrivains qui ont traité les mêmes sujets immédiatement avant et après lui, et à peu près le degré de mérite ou de supériorité relative qu’on peut légitimement lui attribuer. Par conséquent, entre les trois modes d’existence sociale dont nous venons de parler, nous n’aurons à nous occuper que du dernier, et nous devrons nous borner à le considérer exclusivement chez les Grecs, avant l’époque d’Alexandre.

C’est à Solon, ou aux lois que ce grand homme donna aux Athéniens, lois dont l’ensemble annonce des vues plus profondes et plus étendues que celles de tous les législateurs qui l’avaient précédé, que l’on peut proprement faire remonter les premiers essais d’une véritable science politique, et l’observation d’un perfectionnement déjà très sensible dans l’art social. C’est alors, en effet, que les Grecs commencèrent à donner le nom de sages à plusieurs de leurs concitoyens, qui se faisaient remarquer par la supériorité de leurs talents dans l’administration des affaires publiques ; c’est alors qu’ils appelèrent sagesse l’habileté en ce genre, unie à un sentiment plus développé de la justice et de la morale, appliquées à l’ordre général des sociétés. C’est du moins un fait que nous atteste Plutarque, dans la vie de Thémistocle (1), et qui ressort plus

(1) Chap. 2, to. I, p. 206, éd. Coray. X DISCOURS

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