Page:Aristote - Politique, Thurot, 1824.djvu/102

Cette page n’a pas encore été corrigée


corps à l’ame, et la soumission de la partie affective à l’intelligence et à la partie raisonnable, est une chose utile et conforme à la nature ; mais qu’au contraire, il serait nuisible à toutes les parties que l’autorité fût partagée également, ou exagérée en sens inverse.

12. Au reste, il en est de l’homme, à cet égard, comme des autres animaux : car le naturel des animaux susceptibles d’être domptés ou apprivoisés, est meilleur que celui des animaux sauvages ; et il leur est avantageux à tous d’obéir à l’homme, puisque c’est pour eux un moyen de conservation. D’un autre côté, le mâle a sur la femelle une supériorité naturelle ; l’un est destiné par la nature à commander, et l’autre à obéir. Cette distinction doit donc se retrouver nécessairement dans l’espèce humaine tout entière.

13. Tous les êtres donc entre lesquels il y a autant de différence qu’entre l’ame et le corps, entre l’homme et l’animal ( or, telle est la condition de tous ceux qui sont destinés à faire usage de leurs forces corporelles, et qui n’ont aucun moyen de faire quelque chose de mieux ) ; tous ces êtres (dis-je) sont esclaves par nature, pour qui c’est un avantage d’être soumis à une telle autorité, s’il est vrai qu’elle soit avantageuse à ceux que nous venons de dire (1). Car celui-là est esclave par

(1) Au corps, par rapport à l’ame ; à la femme, à l’égard de l’homme ; aux autres animaux, à l’égard de l’homme. Ce rai