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fection, et en qui son empreinte est le plus manifeste. Car on trouvera souvent, dans les hommes vicieux, ou disposés au vice, que le corps soumet l’ame à son empire, parce que de tels hommes sont dégradés, et organisés, pour ainsi dire, d’une manière contraire à la nature.
11. On peut donc, comme je le dis, reconnaître d’abord, dans la constitution de l’animal, une autorité despotique et politique. Car l’ame a sur le corps un pouvoir despotique (1), et l’intelligence a sur les affections une sorte d’autorité politique et royale ; par où il est évident que l’obéissance du
(1) Un fragment du 3e livre du traité de Cicéron, De Republica, qui nous a été conservé par saint Augustin ( Contra Pelag. l. 4), contient un développement intéressant de cette pensée d’Aristote : « Ne voyons-nous pas, dit l’éloquent ora « leur, que la nature donne partout l’autorité à ce qu’il y a de « meilleur, pour la plus grande utilité de ce qu’il y a de plus faible Il y a divers modes de commandement et d’obéis « sance : on dit également que l’ame commande au corps, et « qu’elle commande aux passions ; mais elle commande au « corps comme un roi à ses compatriotes, un père à ses en « fants ; et avec les passions, elle est comme un maître avec « ses esclaves ; elle les réprime, elle les dompte. L’autorité des « rois, des généraux, des magistrats, des sénateurs, des peuples, « doit s’exercer, à l’égard des citoyens et des alliés, comme celle « de l’ame s’exerce sur le corps. Mais l’empire violent du maître « sur ses esclaves est l’image de celui que la partie la plus pure « de l’ame, c’est-à-dire la sagesse, prend sur les parties faibles « et corrompues de l’ame, sur les passions, sur la colère, et « sur les autres désordres de l’intelligence. » ( Trad. de M. Villemain, t. 2, p. 63. )