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DISCOURS

cles de barbarie, lorsque les connaissances de divers genres et la raison-humaine ont déjà fait de sensibles progrès, qu’on commence à apercevoir quelques traces de civilisation et d’ordre public.

Les plus anciens monuments de l’histoire nous offrent donc trois systèmes d’existence sociale, distincts, suivant que l’un de ces divers ordres d’idées a été plus exclusivement prédominant : 1° la pure théocratie, telle qu’elle paraît avoir existé très anciennement chez les Egyptiens ; 2° le pur despotisme, tel qu’on l’a observé de temps immémorial dans les grands empires de l’Orient, où le monarque réunit dans sa personne les attributs de chef de la religion à ceux, de maître absolu de l’état ; 3° enfin, le gouvernement légal, soit des rois. soit d’une classe privilégiée, soit du plus grand nombre des individus, ayant le caractère et les droits de citoyens ; gouvernement dans lequel les ministres de la religion n’exercent sur l’ordre social qu’une influence plus ou moins subordonnée, ainsi qu’on peut le remarquer dans l’histoire de la Grèce et de Rome, ou dans celle des peuples modernes de l’Europe, depuis la fin des longues et sanglantes querelles du sacerdoce et de l’empire.

Nous ne nous proposons, dans ce discours, comme nous l’avons fait dans l’introduction à la Morale d’Aristote, que d’indiquer, autant qu’il est possible, la place que ce philosophe occupe entre PRÉLIMINAIRE.