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qu’on croit qu’elles sont, ou enfin telles qu’elles devraient être.

III. Ces choses sont énoncées au moyen de l’expression propre, ou bien par des gloses et par des métaphores. L’élocution (poétique) est susceptible de nombreux changements ; car c’est une faculté que nous accordons aux poètes. De plus, la correction n’est pas de la même nature pour la poétique et pour la politique, ni même pour n’importe quel autre art et pour la poétique.

IV. La poétique, elle, est sujette à deux genres de fautes ; les unes qui lui sont propres, les autres accidentelles. En effet, si elle se proposait d’imiter dans des conditions impossibles, la faute en reviendrait à elle-même, tandis que, si le dessin était correct, mais qu’elle représentât un cheval jetant en avant ses deux jambes de droite, ou commit quelque faute contre un art particulier, par exemple, contre la médecine ou tout autre art, les impossibilités qu’elle imaginerait ne seraient pas imputables à la poétique elle-même.

V. En conséquence, c’est d’après ces observations qu’il faudra résoudre (réfuter) les critiques introduites dans les controverses. (A)[1] Il y a d’abord celles qui se rapportent à l’art lui-même. Des impossibilités ont été imaginées, c’est une faute ; mais c’est correct, si le but de l’art est atteint.

VI. Et en effet, l’on a dit[2] que ce but (était atteint) si, de cette façon, l’on rendait plus saisissante la partie en question ou quelque autre partie ; exemple, la poursuite d’Hector.

VII. Si pourtant le but pouvait être atteint plus ou

  1. A. Nous marquons par des lettres les douze objections posées et résolues.
  2. Chap. XXIV, § 10.