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mensonge et non une vérité, mais une apparente vraisemblance qui ne se rencontre dans aucun art, excepte l’art oratoire et celui de la controverse.


CHAPITRE XXV


Des solutions.


I. C’est le moment, après ce qui vient d’être dit, de parler des solutions[1]. On peut résoudre soit en faisant un contre-syllogisme, soit en apportant une objection[2].

II. On pratique le contre-syllogisme, cela va de soi, en l’empruntant aux mêmes lieux[3] ; car les syllogismes se tirent des choses probables : or beaucoup de ces choses peuvent sembler contraires entre elles.

III. Il y a (ici), comme dans les Topiques[4], quatre manières de produire des objections. On peut les tirer soit du même, soit du semblable, soit du contraire, soit des jugements.

IV. Du même, c’est-à-dire, par exemple, s’il y a enthymème sur l’amour, comme quoi il a un côté honnête, l’objection se présente sous deux aspects. Parlant en général, on dira que tout besoin est une mauvaise chose ; considérant un détail particulier, que

  1. La solution, dans Aristote, c’est le fait de réduire à néant la portée d’un argument. Cp. Sophist. elench., XVIII ; Top., VIII, 10 ; Analyt. pr., II, 26.
  2. L’ἔνστασις est, à vrai dire, une contre-proposition : ἔνστασις ἐστι πρότασις προτάσει ἐναντία (Analyl., ibid.)
  3. Aux mêmes lieux auxquels a été emprunté le syllogisme, ou raisonnement à réfuter.
  4. Cp. Top., liv. VIII, ch. X, et surtout Analyt. pr., ibid.