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XI. Ceux avec qui nous voulons lier amitié, si nous voyons qu’ils ont la même intention (à notre égard). Sont de ce nombre et les gens dont le mérite consiste dans leur vertu, et les personnes qui jouissent d’une bonne réputation, soit dans le monde en général, soit dans l’élite de la société, soit encore parmi ceux que nous admirons, ou qui nous admirent.

XII. De même ceux dont le commerce et la fréquentation journalière sont agréables. Tels sont les gens faciles à vivre et qui ne cherchent pas à nous trouver en faute, qui n’aiment pas les discussions, ni les affaires, car ces derniers sont d’un caractère batailleur ; or ceux qui bataillent avec nous manifestent des volontés contraires aux nôtres.

XIII. Tels sont encore les gens d’assez d’esprit pour savoir manier la plaisanterie et pour la bien prendre ; car les uns et les autres tendent au mène but que leur interlocuteur, étant en état d’entendre une plaisanterie et de lancer eux-mêmes des plaisanteries de bon goût.

XIV. On aime encore : Ceux qui font l’éloge de nos bonnes qualités et, principalement, de celles que nous craignons de ne pas avoir.

XV. Ceux qui sont soigneux dans leur personne, dans leur toilette et dans tous les détails de la vie.

XVI. Ceux qui ne nous reprochent pas nos fautes, ni leurs bienfaits ; car ces reproches sont autant d’accusations.

XVII. Ceux qui n’ont pas de rancune et ne gardent pas le ressentiment des griefs, mais qui sont portés à la conciliation. Car cette disposition dans laquelle nous les voyons à l’égard des autres, nous croyons qu’ ils l’auront à notre égard.

XVIII. Ceux qui ne sont pas médisants et qui ne