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tice ; et ceux qui ont lieu de rencontrer de l’indulgence.

XV. De même ceux auxquels il manque quelque chose ; or ils sont de deux sortes : il y a ceux à qui manque une chose nécessaire, comme les pauvres, et ceux à qui manque une chose superflue, comme les riches.

XVI. De même ceux qui jouissent d’une excellente réputation et ceux dont la réputation est détestable ; les uns, parce qu’ils ne seront pas crus coupables, les autres, parce qu’ils ne peuvent plus rien perdre, en fait d’estime.

Telles sont les catégories de personnes qui entreprennent de causer un préjudice.

XVII. Voici, maintenant, les catégories de personnes à qui l’on cause un préjudice, et en quoi consiste le préjudice causé : il y a d’abord les gens qui possèdent ce dont on manque soi-même, soit pour le nécessaire, soit pour le superflu, soit enfin pour la jouissance.

XVIII. Ceux qui sont loin de nous, et ceux qui sont tout proche : ceux-ci, parce que l’action coupable est promptement accomplie, ceux-là, parce que la vengeance sera tardive ; comme, par exemple, ceux qui dépouillent les Carthaginois.

XIX. Ceux qui ne se méfient pas et qui ne sont pas d’un caractère à se tenir en garde, mais plutôt à donner leur confiance ; car il n’en est que plus facile d’échapper à leur surveillance. Les personnes nonchalantes ; car il n’appartient qu’à l’homme vigilant d’attaquer celui qui lui fait tort. Les gens discrets ; car ils n’aiment pas à guerroyer pour une question d’intérêt.

XX. De même ceux qui ont supporté un préjudice