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Il donne toute son application,
il consacre la plus grande partie de chaque jour
à l’œuvre dans laquelle il se trouve être supérieur à lui-même.

XXIX. Semblablement, comme le jeu et toute espèce de relâchement comptent parmi les choses agréables, ainsi que le rire, par une conséquence nécessaire, tout ce qui est plaisant est agréable, qu’il s’agisse des hommes, des paroles ou des actions. Mais nous avons traité séparément la question des choses plaisantes dans la Poétique[1].

Voilà ce que nous avions à dire sur les choses agréables. Quant aux choses pénibles, elles sont, manifestement, prises dans les contraires.

CHAPITRE XII


Quels sont les gens qui font du tort, quel genre de mal font-ils, et à qui ?


I. On a exposé les choses en vue desquelles on peut causer un préjudice[2]. Or nous allons parler maintenant de la disposition et de la condition des gens qui causent un préjudice. On agit ainsi lorsque l’on pense que l’action préméditée est possible en général et que l’on peut l’accomplir, soit qu’elle reste ignorée, soit, si elle ne reste pas ignorée, qu’on puisse l’accomplir sans en porter la peine, ou qu’on en porte la peine, mais que le châtiment soit moindre que le profit


  1. Le morceau de la Poétique visé ici est perdu.
  2. C’est le premier des trois points que l’auteur a indiqués au début du chapitre X.