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raison des qualités qu’il fait paraître, c’est-à-dire si nous voyons en lui du mérite, ou de la bienveillance, ou encore l’un et l’autre), nous devrions nous-mêmes[1] posséder la connaissance du caractère moral propre à chaque gouvernement ; car le meilleur moyen de persuader est d’observer les mœurs de chaque espèce de gouvernement, suivant le pays où l’on parle. Les arguments seront produits sous une forme en rapport avec les mêmes (mœurs). En effet, les mœurs se révèlent par le principe d’action ; or le principe d’action se rapporte à la fin (de chaque gouvernement).

VII. Du reste, à quoi nous devons tendre dans nos exhortations, qu’il s’agisse de l’avenir, ou du présent ; à quels éléments nous devons emprunter les preuves, soit à propos d’une question d’intérêt, soit au sujet des mœurs et des institutions propres aux diverses espèces de gouvernement ; pour quels motifs et par quels moyens nous pourrons avoir un succès en rapport avec la circonstance donnée, voilà autant de points sur lesquels on a dit ce qu’il y avait à dire, car c’est le sujet d’une explication approfondie dans les Politiques[2].

CHAPITRE IX

De la vertu et du vice. Du beau et du laid (moral).
Des éléments de l’éloge et du blâme.

I. Nous parlerons ensuite de la vertu et du vice, ainsi que du beau et du laid ; car ce sont autant de buts proposés[3] à celui qui loue et à celui qui blâme :


  1. Nous, les orateurs. (Note de M. Barthélemy Saint-Hilaire.)
  2. Politique, liv. III et suiv.
  3. En d’autres termes, autant de matières à démonstration.