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n’est pas préférable en soi, tandis que la force l’est, ce qui est, nous l’avons vu, le caractère du bien.

IX. (Il y a avantage), si telle chose est une fin, par rapport à telle autre qui n’en serait pas une. Car cette autre se fait en vue d’autre chose et la première pour elle-même ; par exemple, l’exercice gymnastique a pour fin le bon état du corps.

X. (Il y a avantage) dans ce qui a moins besoin de l’autre chose[1] ou de diverses autres choses ; car cela se suffit mieux à soi-même ; or on a moins besoin d’autre chose quand on n’a besoin que de choses moins importantes, ou plus faciles à obtenir.

XI. De même, lorsque telle chose ne peut exister sans telle autre, ou qu’il n’est pas possible qu’elle se produise sans cette autre, tandis que celle-ci peut avoir lieu sans la première. Or celle-ci se suffit mieux qui n’a pas besoin d’une autre, d’où l’on voit qu’elle est un plus grand bien.

XII. Lorsque telle chose est un principe et, que l’autre n’est pas un principe ; lorsque l’une est une cause et que l’autre n’est pas une cause, pour la même raison. Car, sans cause, il est impossible qu’une chose existe ou se produise ; et, deux principes étant donnés, c’est la chose dont le principe est supérieur qui est supérieure ; pareillement, deux causes étant données, c’est la chose qui provient de la cause supérieure qui est supérieure. Réciproquement, deux principes étant donnés, le principe de la plus grande chose est supérieur ; et deux causes étant données, c’est la cause de la chose supérieure qui est supérieure.

  1. Il s’agit toujours de deux choses, de deux parties, de deux faits, bons l’un et l’autre, mis en parallèle afin que l’on puisse opter (προαρεῖσθαι).