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qu’il dirigea jusqu’à la mort d’Alexandre (323). On lui attribue la création de la première bibliothèque et la rédaction du premier répertoire alphabétique d’histoire. En 329, la mort de Callisthène, une des taches de la vie d’Alexandre, entraîna la rupture du royal élève et de son maître, neveu et ami de ce philosophe, dont le seul crime, aux yeux du conquérant, fut peut-être de ne pas se prosterner à ses pieds. Accusé d’impiété pour avoir dressé un autel à Pythias, Aristote s’exila en 322 et fut condamné à mort par contumace, sur la proposition d’Eurymédon, hiérophante ou grand prêtre de Cérès. Retiré à Chalcis d’Eubée, il y mourut d’une maladie d’estomac, au mois de juillet de la même année[1]. Le Lycée fut confié à Théophraste, qu’il avait désigné pour lui succéder. On prétend que l’un de ses disciples, Aristoxène de Tarente, chef de l’école musicale qui porte son nom, en conçut une basse jalousie contre Aristote ; mais un passage relevé par nous dans les Éléments harmoniques d’Aristoxène nous a permis, dès 1857, de reléguer ce fait parmi les légendes. Les nombreux ouvrages qu’il laissait passèrent aux mains de Théophraste, puis, vers 272, en celles de Nélée son disciple, dont les descendants gardèrent le précieux dépôt jusqu’en l’année 90, où ces manuscrits furent vendus au philosophe grammairien Apellicon de Téos. À la mort de ce dernier, Sylla, vainqueur d’Athènes, les fit porter à Rome où ils furent copiés et revisés par un ami de Cicéron, le Grec Tyrannion. En 39 ils prirent place dans la bibliothèque fondée par le consul Asinius Pollio, la première qui fut ouverte à Rome. Diogène Laërce nous en a conservé le catalogue, dressé par Andronicus de Rhodes, d’après celui de cette bibliothèque.


Voici la liste des ouvrages qui nous sont parvenus sous le nom d’Aristote :

Logique. — L’Organon, groupe formé par les traités

  1. Une tradition a régné longtemps en Macédoine, durant le moyen âge, d’après laquelle Aristote était considéré comme un saint. Nous devons la connaissance de ce fait curieux aux recherches de M. Constantin Sathas. (Annuaire de l’Association grecque, année 1882.)