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lieu, il faut, je le répète, le contact du moteur, qui souffre alors en même temps qu'il s'agit. § 2.[1] Mais toujours le moteur apportera quelque forme à l'être qu'il meut, soit en substance, soit en qualité, soit en quantité, laquelle forme sera le principe et la cause du mouvement quand le moteur le donne. Par exemple, l'homme en entéléchie, fait un homme réel de l'homme qui n'est qu'en puissance. § 3.[2] Il est dès lors évident, et sans qu'il puisse subsister de doute, que le mouvement est dans le mobile dont il est en effet l'entéléchie, et que le mouvement vient de ce qui peut le donner. § 4.[3]

  1. Le moteur apportera quelque forme la fin du § explique ce qu'Aristote entend par là. — Le principe et la cause, en tant que cause finale. Voir plus haut, Livre II, ch. 7, § 3.
  2. Le mouvement est dans le mobile, ce § et le suivant sont répétés à peu près mot pour mot dans la Métaphysique, Livre XI, ch. 9, p. 1066, a, 27, édit. de Berlin. Le mouvement est dans le mobile comme sujet du mouvement, dont le moteur n'est que la cause. — Le mouvement vient de ce qui peut le donner, du moteur en tant que cause.
  3. L'acte de ce qui peut mouvoir, c'est-à-dire du moteur, qui est capable de mouvoir sans mouvoir encore réellement. — Que celui du mobile, j'ai ajouté ces mots que justifie le contexte. — Le moteur en puissance, en d'autres termes, ce qui peut mouvoir. — Par cela seul qu'il peut mouvoir, il semble qu’il y a ici quelque contradiction, puisque l'entéléchie et la puissance ne doivent pas se confondre. — Le moteur réel, j'ai ajouté ce dernier mot pour mieux marquer la différence de ce qui peut mouvoir et de ce qui meut en effet. — Il est l'agent du mobile, ou peut-être plus exactement : Il agit dans le mobile. — Pour le moteur et le mobile également, le texte dit simplement : Pour les deux. — Un seul et même intervalle, ou bien : Une seule et même distance. Seulement en allant de un à deux, on va du simple au double, tandis qu'en allant de deux à un on va du double au simple, de même qu'on fait bien la même route soit qu'on la monte soit qu'on la descende ; mais on ne la fait pas dans le même sens. — Soit que l'on monte soit que l'on descende, le texte n'est pas plus explicite que la traduction ; mais il se comprend suffisamment. — Les deux choses n'en font qu'une, la différence numérique est la même, et la route bien qu'inverse, est la même, ainsi qu'on vient de l'expliquer. Voir plus bas § 10. — La définition ne soit pas unique, puisqu'en un sens on va en montant, et que dans l'autre, au contraire, on descend. — Pour le moteur et pour le mobile, qui n'ont qu'un seul et même acte, l'un comme cause et l'autre comme sujet du mouvement ; le moteur meut le mobile ; le mobile est mu par le moteur.