Page:Aristote - Physique (Saint-Hilaire), 1862, Tome 2.djvu/17

Cette page n’a pas encore été corrigée

non comme on le fait pour le courbe. § 7.[1] C'est bien là encore ce que prouvent les parties des mathématiques qui se rapprochent le plus de la physique : l'optique, l'harmonie et l'astronomie. En un certain sens, elles sont tout à fait l'inverse de la géométrie. Ainsi, tandis que la géométrie étudie la ligne qui est bien physique, mais qu'elle ne l'étudie pas telle que cette ligne est dans la nature, l'optique, au contraire, étudie la ligne mathématique, non pas en tant que mathématique, mais en tant qu'elle joue un rôle dans la réalité naturelle. § 8.[2] Comme le mot de Nature peut être pris en un double sens, et qu'il signifie à la fois la forme et la matière, il faut étudier ici ce mot, comme nous le ferions si nous avions à nous demander ce que c'est que la qualité de Camus: car les choses de ce genre ne peuvent exister

  1. C'est bien là encore, autre idée qui ne tient pas assez directement au sujet. La réflexion d'ailleurs est très-vraie ; et elle revient à dire que dans les mathématiques il y a des parties pures et des parties appliquées. Aujourd'hui la distinction est vulgaire et bien connue ; au temps d'Aristote, elle était encore fort neuve, et elle méritait d'être constatée. — L'optique au contraire, en partant de la ligne telle que la conçoit la géométrie, retrouve les propriétés de cette ligne dans les phénomènes de la lumière. Voir la Métaphysique, Livre VI, ch. 1, p. 1025, b, 25, édit. de Berlin et aussi dans le Premier livre, p. 995, a, 15, édit. de Berlin.
  2. En un double sens, d'après les théories exposées plus haut, ch. 1 §§ 16 et 17. — Ce que c'est que la qualité de Camus, ici encore le texte est obscur à cause de sa concision, comme au § 6. L'idée de Camus renferme nécessairement l'idée d'une certaine forme dans une certaine matière, puisque l'attribut de Camus ne peut appartenir qu'au nez. De même que pour les objets de la nature tels que les comprend Aristote, il faut toujours se les représenter comme étant composés à la fois de matière et de forme. La pensée est juste; mais elle pouvait être exposée plus clairement, ainsi qu'elle l'est dans la Métaphysique, Livre VI, ch. 1, p. 1025, b, 30, édit. de Berlin. — Les choses de ce genre, c'est-à-dire les choses naturelles, les êtres de la nature. — Elles ne sont pas purement matérielles, puisqu'elles ont une forme outre leur matière.