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aussi bien qu’à Empédocle, de n’avoir pas vu qu’ils admettent sans y prendre garde l’existence antérieure de l’univers, et qu’ils n’expliquent qu’un état très postérieur des choses. Aristote soutient donc que le mouvement est éternel, parce que le temps, qui est le nombre du mouvement, est éternel aussi ; et il critique Platon, le seul de tous les philosophes qui ait pensé que le temps avait pu être créé, comme si l’on pouvait jamais se figurer un instant quelconque qui n’ait pas été précédé d’un certain passé ni suivi d’un certain avenir.

Mais non seulement dans la pensée d’Aristote le mouvement n’a pas eu de commencement ; il ne peut pas davantage avoir de fin. Il est indestructible comme il est éternel, et par la même raison ; car s’il n’est pas possible de comprendre un premier changement qui n’ait point été précédé d’un changement antérieur, il n’est pas plus facile de comprendre un dernier changement qui ne serait pas suivi d’un autre changement quelconque. Si le mobile est mis originairement en mouvement par quelque chose qui le précède et existe avant lui, il n’est pas moins évident que le destructible sera détruit par quelque chose qui lui survivra.

Ces explications en faveur de l’éternité du mouvement