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austérité de la Métaphysique : « Le mouvement a-t-il commencé à un certain moment avant lequel il n’était pas ? Cessera-t-il quelque jour, de même qu’il a commencé, de manière que rien désormais ne puisse plus se mouvoir ? Ou bien doit-on dire que le mouvement n’a point eu de commencement, et qu’il n’aura point de fin ? Doit-on dire qu’il a toujours été, et qu’il sera toujours, immortel, indéfectible pour toutes choses, et comme une vie qui anime tous les êtres que la nature a formés ? » Voilà par quels accents solennels et simples tout à la fois s’ouvre le dernier livre de la Physique. Telle est la question suprême qu’Aristote se pose et qu’il essaie de résoudre dans toute sa portée ; car il sait bien et il déclare, en véritable élève de Platon, qu’elle intéresse non seulement l’étude de la nature, mais aussi la science du principe premier de l’univers. Aristote se prononce sans hésiter pour l’éternité du mouvement, et il ne peut pas comprendre que cette question reçoive une solution différente. Il réfute même, avec une certaine vivacité, Anaxagore et Empédocle, qui se sont imaginé l’un et l’autre que le mouvement devait avoir commencé à un moment donné. Selon lui, quand on soutient que le