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d’observation n’est pas aussi étrangère aux anciens qu’on a bien voulu le prétendre ; et ici particulièrement, on peut voir comment Aristote essaie d’appuyer sa théorie sur des faits bien constatés. Il n’insiste pas d’ailleurs davantage sur cette réfutation du fameux adversaire du mouvement, et il termine ce qu’il voulait dire sur la proportionnalité du moteur, du mobile, de la distance parcourue et du temps, par deux règles non moins exactes que les précédentes. L’une concerne la composition des forces, et il remarque que si deux forces séparées poussent chacune leur mobile d’une certaine quantité dans un temps donné, elles pourront en se réunissant pousser le mobile formé de la réunion des deux autres d’une quantité égale dans un temps égal. La seconde règle concerne les mouvements d’altération et d’accroissement, auxquels Aristote applique ce qu’il vient de dire du mouvement de translation.

Avec le huitième livre, nous voici parvenus à ce grand problème de l’éternité du mouvement, le dernier qu’Aristote agite et qui couronne si dignement son œuvre. En le traitant, le ton du philosophe s’élève avec le sujet lui-même ; et nous retrouvons ici dans ses expressions quelque chose de la majestueuse