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contraires entre lesquels il a lieu, partant de l’un pour aboutir à l’autre, il s’ensuit que le mouvement a, lui aussi, des limites, et qu’on ne peut pas même concevoir dans l’espace un mouvement infini qui s’accomplirait en ligne droite. Mais dans un autre sens, le mouvement peut être infini ; il peut l’être par le temps qu’il dure ; et le mouvement circulaire peut être infini s’il dure infiniment, et s’il tourne sans cesse dans le même cercle, au lieu d’aller en ligne directe.

C’est ainsi qu’Aristote s’élève peu à peu à cette grande théorie de l’éternité du mouvement. Mais avant de l’aborder, il examine deux dernières questions, relatives l’une à la comparaison, l’autre à la proportionnalité des mouvements entre eux[1]. Je nie contente d’en parler brièvement, tout en reconnaissant qu’elles ne sont pas sans intérêt, ainsi qu’on va s’en convaincre.

Pour que deux mouvements soient comparables, il faut

  1. Je passe ainsi sous silence les quatre premiers chapitres du livre VII. Je ne les tiens pas seulement pour apocryphes ; mais évidemment ils Interrompent la suite des pensées, et il me semble qu’elle reprend assez régulièrement au chapitre V. Les quatre premiers chapitres annoncent du reste et préparent quelques théories développées dans le livre VIII. Voir la Dissertation préliminaire, page 423.