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y renfermer une partie de l’avenir, qui y serait déjà, et un reste du passé, qui y serait encore, il faut bien reconnaître que, placé entre les deux pour les séparer et pour les unir, l’instant n’a rien ni de l’un ni de l’autre. Or, l’instant, le présent ne peut se confondre, ni avec le passé au-delà duquel il est, ni avec l’avenir en deçà duquel il est non moins certainement. Par conséquent, il faut qu’il soit indivisible ; car autrement ce serait ce qui le diviserait lui-même qui serait la vraie limite du présent et du futur, L’instant est donc indivisible absolument comme il est un et identique. Il suit de là qu’il n’y a pas de mouvement dans la durée d’un instant, si toutefois l’on peut dire que l’instant ait une durée, et qu’il n’y a pas davantage de repos. Le mouvement et le repos supposent toujours du temps ; mais l’instant ne peut pas renfermer de temps, de quelque manière qu’on le prenne.

D’ailleurs, les divisions du temps et les divisions du mouvement se correspondent exactement. Un mouvement total mettant un certain temps à s’accomplir, dans la moitié de ce temps, il y aura la moitié de ce mouvement d’accomplie ; ou, sans préciser aucune quantité spéciale, dans un temps moindre, il y aura un moindre mouvement, de