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et le temps sont tous les trois des continus, et, il répugne à l’idée du continu d’être formé d’indivisibles. En effet, l’indivisible n’a pas de parties ; il n’a pas d’extrémités. L’indivisible ne peut donc pas toucher l’indivisible, et dès lors il ne peut jamais former une continuité, puisque la continuité suppose nécessairement des extrémités et des parties. Aristote s’attache, à l’aide de formules littérales très développées, à prouver que la ligne, qu’il prend comme expression de toute grandeur quelconque, n’est pas formée de points, ainsi qu’on le croit vulgairement, et que le temps, qui est aussi un continu, n’est pas davantage formé d’instants ou d’indivisibles. Il conclut que le mouvement, qui est continu, comme la ligne et comme le temps, est divisible indéfiniment, au même titre que le temps et la ligne. On n’arriverait jamais à l’unité du mouvement, et à sa continuité, en admettant qu’il est composé d’indivisibles. Les indivisibles sont juxtaposés ; mais ils ne se tiennent nullement entre eux, et il est absolument impossible d’en faire jamais un continu.

Mais ce qui est réellement et nécessairement indivisible, c’est l’instant. Ainsi qu’on l’a vu plus haut, l’instant est une limite ; et, à moins qu’on ne veuille