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de ce qui est selon la nature et de ce qui est contre les lois naturelles, se manifeste dans la locomotion ou le mouvement dans l’espace, plus que dans les autres espèces de mouvement ; mais pourtant on la retrouve aussi dans l’altération et dans l’accroissement ou la diminution. La génération n’est pas plus selon la nature ou contre la nature que la destruction ; car, d’après les lois naturelles, les choses périssables meurent tout aussi bien qu’elles naissent. La destruction n’est donc pas précisément contraire à la génération. Mais la destruction contre nature sera contraire à la destruction naturelle ; et il en sera de même de la génération. La génération est, en ce sens, contraire à la génération ; la destruction est contraire à la destruction. Il est donc clair que si le repos est, en général, l’opposé du mouvement, il y a cependant tel mouvement qui est le véritable contraire de tel autre mouvement ; et c’est quand l’un de ces mouvements est naturel, tandis que l’autre est contre nature. Arrivé à ce point de sa théorie, Aristote consacre, dans le sixième livre, une très longue démonstration à établir ce principe que le mouvement est divisible à l’infini, comme l’est le temps, et comme l’est aussi la grandeur. Le mouvement, la grandeur