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Il ne repousse pas tout à fait cette opinion ; mais il déclare qu’absolument parlant, c’est le mouvement qui est contraire au mouvement, attendu que le repos n’est qu’une privation et que la privation n’est pas précisément un contraire. Nous avons vu en effet que la privation tient lieu du contraire qui n’existe pas actuellement, mais qui est toujours en puissance, parce que le sujet en est toujours susceptible. Il ne faut pas confondre le repos avec l’immobilité. Il n’y a réellement de repos que pour les corps qui, pouvant être mus, ne le sont pas, tandis que l’immobilité est l’état des corps qui non seulement ne sont pas mus à un certain moment donné, mais qui ne peuvent jamais l’être.

On peut encore distinguer, pour les repos aussi bien que pour les mouvements, ceux qui sont naturels et ceux qui sont contre nature. Ainsi un corps pesant peut être retenu en haut, bien que sa tendance soit d’être porté en bas ; c’est un repos forcé. Un corps léger peut être retenu en bas, bien que sa tendance soit de s’élever. Et réciproquement, un corps pesant peut s’élever, si quelque force lui imprime un mouvement contre nature et violent ; ou bien enfin un corps léger peut descendre, s’il est soumis à une influence de ce même genre. Cette opposition