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un et continu sur une ligne brisée parait avoir une unité moins complète qu’un mouvement en ligne droite.

Quant à l’opposition et à la contrariété du mouvement, la question est peut-être plus délicate encore, et l’embarras plus grand. Doit-on dire d’une manière toute générale que c’est le repos qui est contraire au mouvement ? Ou bien n’y a-t-il pas plutôt des mouvements qui sont contraires à d’autres mouvements ? Ainsi le mouvement qui s’éloigne d’un certain but, n’est-il pas contraire au mouvement qui tend vers ce même but ? Le mouvement contraire est-il celui qui part des contraires ? Est-ce celui qui tend aux contraires ? Après avoir très finement analysé toutes ces nuances, Aristote incline à regarder comme contraires les mouvements qui partent d’un contraire pour aller au contraire opposé ; et par exemple, le mouvement qui va de la maladie à la santé est contraire à celui qui va de la santé à la maladie. Ils partent de contraires l’un et l’autre, pour aboutir l’un et l’autre à des contraires. L’opposition est donc en ce sens aussi grande que possible, et les mouvements sont alors diamétralement opposés.

Aristote n’oublie pas d’ailleurs que dans l’opinion commune c’est le repos qui est le contraire du mouvement.