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La science des modernes s’est restreinte à n’étudier que cette dernière sorte de mouvement, et sans doute elle n’est pas à blâmer d’avoir borné son domaine ; car des trois espèces de mouvement la locomotion est celle qui de beaucoup est la plus frappante et la plus facile à connaître. Mais les deux autres ne sont pas fausses ; et Aristote ne mérite pas non plus de critique pour les avoir admises. Quand donc nous les retrouverons dans ses théories, où elles tiennent d’ailleurs bien moins de place que la troisième[1], nous n’en serons pas surpris, et nous n’y verrons qu’un excès d’exactitude, dont la science peut sans doute se passer, mais qui cependant ne la dépare point comme le ferait une erreur.

Une question qui tient de très près à celle-ci, et qu’Aristote a discutée avec plus de soin peut-être que personne ne l’a fait après lui, c’est de savoir ce qu’on doit entendre par un mouvement identique et par un mouvement contraire. L’unité du mouvement, ainsi que son opposition, est soumise à des conditions positives. Quelles sont ces conditions ? Et à

  1. Aristote reconnaît lui-même que la translation est l’espèce la plus ordinaire du mouvement, et que toutes les autres se réduisent pour le vulgaire à celle-là. Voir la Physique, livre VIII, ch. XIV, § 6.