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de cette idée : le moteur, le mobile, le temps dans lequel se passe le mouvement, le point d’où il part et le terme où il aboutit. Il faut ajouter que c’est le terme où aboutit le changement qui détermine son appellation spéciale, bien plutôt que le terme d’où il part. Ainsi la destruction des choses est leur changement en non-être, bien que la chose qui est détruite ne puisse changer qu’en partant de l’être ; et de même, la génération est un changement vers l’être, bien que ce soit nécessairement du non-être qu’elle doive partir originairement. L’idée de changement implique l’idée de deux états successifs de la chose, l’un antérieur, et l’autre postérieur[1]. C’est la condition générale du changement, et par suite celle du mouvement, qui n’est qu’un changement d’une certaine espèce. Mais en outre, le changement ne peut avoir lieu que d’une de ces quatre manières : 1° un objet affirmatif et déterminé se change en un autre objet affirmatif et déterminé, mais contraire. Ainsi le blanc devient

  1. Aristote remarque que le mot dont il se sert dans sa langue exprime, par l’étymologie même, la réunion de ces deux idées d’un état postérieur et d’un état antérieur : Métabolé. L’observation est juste pour la langue grecque ; elle ne s’applique plus à la nôtre, où la composition du mot n’est pas la même.